Une adresse inscrite dans un contrat de travail ne garantit pas au salarié que son emploi sera toujours dans le même lieu
L’arrêt du 22 octobre 2025 de la Cour de Cassation le rappelle avec force.
Dans cette affaire, une salariée refusait d’être affectée sur d’autres sites, convaincue que l’adresse mentionnée dans son avenant constituait son lieu de travail contractuel.
La Cour de cassation casse la décision de la cour d’appel :
– Ce qui n’est pas écrit n’existe pas.
– Le lieu de travail n’est contractuel que s’il est clairement précisé comme exclusif.
– La mobilité dans le même secteur géographique n’est pas une modification du contrat.
Il faut donc retenir qu’un lieu de travail fixé dans le contrat de travail n’interdit pas la mobilité du salarié dans le même secteur géographique, sauf si cela est précisé contractuellement.
(Cass. soc., 22 octobre 2025, n° 23-21.593)
Des croyances qui rigidifient le dialogue social
En cabinet, je vois encore trop souvent :
– des salariés persuadés d’être “protégés” par une adresse,
– des employeurs qui pensent être complètement bloqués,
– des CSE qui s’inquiètent à juste titre des dérives possibles.
Le problème n’est pas la mobilité.
Le problème est la mauvaise compréhension du contrat.
Une simple ligne mal rédigée peut faire basculer un litige.
Ce n’est pas une vision pro-employeur ou pro-salarié.
