ou l’élasticité de la prescription de l’article L 1332-4 du code du travail
Aucun fait fautif ne peut donner lieu à lui seul à l’engagement de poursuites disciplinaires au-delà d’un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance (Article L1332-4 du code du travail)
Cela signifie que l’employeur ne peut engager une procédure de licenciement envers un salarié, que dans un délai maximum de deux mois après avoir eu connaissance de la faute commise par ce dernier.
Il faut préciser que le fait d’engager une procédure de licenciement commence par l’envoi de la convocation à l’entretien préalable.
La Jurisprudence a rappelé qu’il fallait entendre par » connaissance par l’employeur des faits fautifs », une connaissance complète des fautes commises par le salarié.
La Cour de Cassation en sa chambre sociale 16 mars 2011 N° de pourvoi: 09-70567précise : « une connaissance exacte de la réalité, de la nature et de l’ampleur des faits reprochés »
En l’espèce un salarié avait proféré des menaces contre les biens de l’employeur, qui avaient été rapportées à ce dernier.
L’employeur ne connaissait pas précisément la teneur et l’ampleur des menaces proférées par son salarié mais avait tout de même déposé une plainte auprès du procureur de la république.
Après l’audition des différents salariés rapportant exactement les propos tenus par le salarié, leur contexte et les personnes visées par ces menaces, l’employeur avait appris que son salarié avait également proféré des menaces précises contre l’intégrité physique des dirigeants de l’entreprise.
La Cour de Cassation estime que c’est uniquement lorsque l’employeur a eu connaissance de l’intégralité des menaces que le délai de prescription avait commencé à courir.
Cela permet de valider une procédure de licenciement qui semblait indispensable en l’espèce.
On peut tout de même s’interroger sur le bien fondé juridique de cette décision .
N’aurait-il pas été plus simple de différencier les deux fautes ?
– celle tenant aux menaces sur les biens matériels de l’entreprise qui était clairement prescrite
– celle tenant aux menaces sur l’intégrité physique des dirigeants qui ne l’était pas