La Cour de Cassation dans son rapport annuel 2013 estime que le législateur doit prendre des dispositions légales pour réformer les congés payés.
Plusieurs axes sont à réformer principalement en raison du droit communautaire qui impose un minimum de 4 semaines de congés payés par an.
Voici les principaux points de notre droit français qui sont contraires au droit européen.
- La perte des droits à congés payés en cas de faute lourde
Le droit communautaire interdit la perte des droits à congés payés dans la limite de 4 semaines / an, même dans le cas d’un licenciement pour faute lourde.
Le droit français actuel prévoit que la faute lourde du salarié est privative de congés payés (c. trav. art. L. 3141-26).
- les reports ou pertes des droits à congés payés issus du droit national
La Cour de Cassation a jugé que, lorsque le salarié s’est trouvé dans l’impossibilité de prendre ses congés annuels au cours de l’année prévue par le code du travail ou par une convention collective, en raison d’absences liées à un accident du travail ou à une maladie professionnelle ou non, son droit à congé est reporté.
Elle ne s’est pas prononcée sur le sort des congés supérieurs aux 4 semaines communautaires.
La Haute Juridiction aimerait que le législateur prévoit que ce droit à report de congé s’applique non seulement pour les 4 semaines prévues par le droit communautaire mais également pour tous les congés payés de droit interne.
- la distinction entre les salariés en arrêt maladie simple et en arrêt maladie professionnelle dans l’acquisition des droits à congés payés
Le droit communautaire interdit la distinction entre les salariés en situation de maladie et les autres travailleurs en matière de congés payés.
Or, le droit français actuel prévoit que seuls les salariés en arrêt de travail en raison d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail continuent d’acquérir des droits à congés payés. (l’article L. 3141-5 du code du travail)
- la limitation de l’acquisition des droits à congés payés par un salarié en situation de congé pour cause d’accident du travail ou de maladie professionnelle à une période ininterrompue d’un an
Le droit communautaire ne limite pas le nombre congés payés acquis pendant la période d’arrêt maladie.
Or le droit français actuel ( article L. 3141-5 du code du travail) limite l’acquisition des droits à congés payés par un salarié en arrêt de travail pour cause d’accident du travail ou de maladie professionnelle à une période ininterrompue d’un an.
Une réflexion sur « Les congés payés sous le feu des projecteurs »