Depuis le 1er août 2016, saisir le Conseil de prud’hommes nécessite prudence et précisions.
En effet, le Décrêt du 20 mai 2016 relatif à la justice prud’homale et au traitement judiciaire du contentieux du travail propose deux possibilités pour saisir le Conseil de prud’hommes qui sont loin d’être très simples à mettre en oeuvre.
- La première possibilité est la présentation volontaire des parties devant le Bureau de Conciliation et d’Orientation. Ce mode de saisine existait déjà avant la mise en place de la réforme Macron mais en pratique, il n’était quasiment pas utilisé. Rien ne permet de penser qu’il le sera plus aujourd’hui. En effet, il est bien difficile d’imaginer l’employeur et le salarié en conflit décidant de se déplacer ensemble devant le Conseil de prud’hommes spontanément.
- La seconde possibilité est une requête au sens de l’article 58 du Code de procédure civile.
Cette requête devra contenir, à peine de nullité, non seulement les informations nécessaires à identifier le demandeur et le défendeur mais également un exposé des motifs de la demande et les chefs de demande. En outre la requête devra être accompagnée des pièces justificatives de la demande dans un bordereau numérotant ces dernières. (Article R1452-2 du code du travail)
La requête et le bordereau sont établis en autant d’exemplaires qu’il existe de défendeurs, outre l’exemplaire destiné à la juridiction.
Le temps des saisines du Conseil de prud’hommes en » catastrophe » pour éviter une prescription ou obtenir rapidement une date de bureau de conciliation est donc révolu.
De la même manière, il n’est plus possible de conseiller raisonnablement à un salarié de saisir seul le Conseil de prud’hommes même si les intérêts du litige sont faibles.
Il est vraisemblable que cette complexification de l’accès à la justice prud’homale soit en fait une manière de décourager le justiciable d’agir sans y avoir suffisamment réfléchi afin de désengorger les juridictions.
Nous ne pouvons donc que conseiller vivement à ceux qui veulent saisir le Conseil de prud’hommes de prendre attache avec un avocat au préalable.
Il est évident que cela a un coût qui peut dissuader d’agir en justice.
Néanmoins, je pense que ceux qui seront véritablement impactés ne seront pas les plus démunis qui pourront toujours avoir accès à un avocat grâce à l’aide juridictionnelle mais les classes moyennes pour lesquelles l’accès à l’avocat reste souvent un effort financier important.
Dans ce cas, il appartiendra au Conseil de prud’hommes de condamner véritablement la défenderesse succombante aux honoraires réellement versés à l’avocat (ce qui n’est pas le cas à ce jour) …
bonjour Maitre
je vois encore une fois que le pauvre salarié ne pourra plu être défendu correctement .Je pense que moi même je vais certainement arrêté car je me sens dépassé
Je vous souhaite de bonne vacances a vous et toute votre famille
Bernard