La loi du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire et à d’autres mesures urgentes a posé les bases d’un nouveau mécanisme d’activité partielle longue durée lors d’une baisse d’activité durable mais a soumis son application à un accord collectif qui vient d’être signé par la Branche SYNTEC-CINOV.
En effet, le 10 septembre 2020, les organisations patronales et syndicales ont signé un accord dans la branche des bureaux d’études techniques, des cabinets d’ingénieurs-conseils et des sociétés de conseil sur l’activité partielle longue durée.
Il s’intitule « Accord du 10/09/2020 relatif au dispositif spécifique d’activité partielle ».
Un avis relatif à l’extension de cet accord a été rendu par la ministre du travail le 19 septembre 2020.
L’extension est intervenu par Arrêté du 2 octobre 2020 publié le 3 octobre 2020.
L’accord fixe les conditions de l’activité partielle de longue durée, l’APLD, aussi appelée dispositif spécifique d’activité partielle (DSAP), et prévoit en annexe un modèle de document unilatéral à établir par l’entreprise.
Il faut retenir de cet accord notamment :
- La réduction maximale de l’horaire de travail en-deçà de la durée légale à 40 % de la durée légale du travail ;
(Cette limite peut toutefois être dépassée, sur décision de l’Administration, dans des cas exceptionnels liés à la situation particulière de l’établissement ou de l’entreprise précisée dans le document élaboré par l’employeur ; dans ce cas, la réduction de l’horaire ne peut être supérieure à 50 % de la durée légale.)
- L’exclusion des intercontrats, des interchantiers, des intermissions de plus de 30 jours dans les 12 mois précédent la mise en place de l’activité partielle de longue durée (période de confinement exclue du calcul) ;
- L’exclusion du dispositif d’activité réduite des salariés dont le taux d’occupation est inférieur de plus de 15 points de pourcentage, sur une période de six mois précédant la mise en œuvre du dispositif spécifique d’activité partielle au sein de l’entreprise, au taux d’occupation moyen des salariés de l’entreprise sur la même période, dans les entreprises dont l’activité principale correspond au code NAF 70.22 Z (conseil pour les affaires et autres conseils de gestion) ;
- L’interdiction d’augmenter les salaires fixes des dirigeants salariés pendant la période de recours à ce dispositif ;
- L’interdiction de Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) dans les établissements mettant en œuvre ce dispositif d’activité partielle ;
L’idée est d’empêcher les entreprises de licencier. Mais il faut noter que les ruptures conventionnelles restent possibles.
- Une indemnisation complémentaire pour les salariés dès lors que leur temps de travail a été réduit ;
L’accord fixe le seuil minimum de l’indemnité versée aux salariés :
> Salaire mensuel brut inférieur à 2 100 € : 98%
> Salaire mensuel brut entre 2 100 € et le plafond de la Sécurité sociale : 80%
> Salaire mensuel brut égale ou supérieure au plafond de la Sécurité sociale : 75%.
En 2020, le plafond mensuel de la Sécurité sociale est égal à 3 428 €.
Les salariés en forfait jours sont également concernés.
- Le bénéfice du dispositif d’activité réduite est accordé aux entreprises dans la limite de 24 mois consécutifs.
A noter : Les dispositions de l’accord du 10 septembre 2020 ont un caractère supplétif et ne s’appliquent qu’en l’absence d’accord d’entreprise, d’établissement ou de groupe portant sur le même objet.
A noter également :
Un décret du 29 septembre 2020 prévoit d’appliquer le taux de 60 % de prise en charge part l’état pour toute la durée du dispositif (décret 2020-926 du 28 juillet 2020, art. 7 modifié ; décret 2020-1188 du 29 septembre 2020, art. 1, JO du 30).
C’est à dire que l’employeur bénéficie d’une allocation d’activité partielle égale à 60 % de la rémunération horaire brute de référence, retenue dans la limite de 4,5 SMIC.
Le minimum du taux horaire reste fixé à 7,23 €.