Les décisions de la Cour de Cassation sur les contrats de travail des artistes comédiens ne sont pas légions.
Certaines méritent une attention toute particulière comme celle rendue par la Chambre sociale de la Cour de Cassation le 3 mai dernier (Cour de cassation chambre sociale 3 mai 2012 N° de pourvoi: 11-10501 Publié au bulletin ).
Dans cette affaire Mme X…, comédienne, a été engagée le 12 juin 2007 en vertu d’un contrat à durée déterminée par la Société nouvelle du théâtre de Marigny (la société Marigny) pour interpréter au théâtre Marigny le rôle d’Elvire dans la pièce Dom Juan.
Le contrat de travail prévoyait que l’artiste avait priorité de droit pour une éventuelle tournée.
Les conditions générales, notamment financières, devaient faire l’objet d’un contrat ultérieur avec le ou les producteurs de la tournée.
Les représentations au théâtre Marigny ont pris fin le 31 décembre 2007 .
Or une tournée ayant été organisée en septembre 2008 par une autre sociétésans la participation de Mme X…., celle-ci a saisi la juridiction prud’homale de demandes à l’encontre de la société Marigny.
Elle a obtenu gain de cause et s’est vue octroyer des dommages et intérêts.
La Cour de Cassation confirme la décision de la cour d’appel, qui a constaté que la société Marigny s’était engagée à ce que Mme X… bénéficie d’une priorité de droit sur son rôle pour une éventuelle tournée quel que soit le producteur, sans autres conditions.
La société Marigny était tenue par un engagement s’analysant en une promesse de porte-fort.
Elle avait donc une obligation de résultat à l’égard de la comédienne !
Cette décision doit être approuvée car elle permet de rappeler la valeur d’un engagement contractuel.